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Mythes et réalités concernant L’Hallux Valgus (« Oignon »)

le 28/09/2020

1. Un hallux valgus est toujours douloureux, donc facile à reconnaître

FAUX - L’hallux valgus n’occasionne pas toujours de douleurs. Cette déformation du gros orteil est bien souvent gênante lors du port des chaussures, surtout si celles-ci sont neuves, étroites ou peu souples. Mais il est rare que les douleurs persistent longtemps pieds nus. Cependant, à long terme (plusieurs années), une usure articulaire peut s’engager du fait d’une déformation sévère. Il est donc toujours préférable de consulter dès l’apparition des premiers symptômes (gène au chaussage persistante).

 

2. Le type de chaussure que vous portez a un impact sur le développement de la déformation

VRAI - Le port d’une chaussure adéquate est primordial pour maintenir la bonne santé de vos pieds. Les chaussures trop petites, trop étroites ou à talons trop hauts (au-delà de 5cm) participent à installer une déformation débutante du gros orteil.

 

3. Il existe des prédispositions familiales au développement de l’hallux valgus

VRAI - L’apparition d’un hallux valgus est souvent multifactorielle (architecture osseuse à la fin de la croissance, laxité des tissus, activités physiques, type de chaussage…). Il existe aussi probablement des facteurs génétiques, donc une prédisposition familiale. On estime que 10% de la population est exposée.

 

4. Il n’existe aucun traitement alternatif à la chirurgie

FAUX – Il existe différentes méthodes alternatives pour les déformations très débutantes : principalement le port de chaussures adéquates (limiter le frottement ++), voire le port d’une contention élastique au coucher pour immobiliser l’articulation, ou encore dans certains cas, les semelles orthopédiques. La chirurgie est réservée aux situations invalidantes malgré ces premières mesures.

 

5. La technique chirurgicale de l’hallux valgus est la même partout

FAUX - Il existe plusieurs techniques chirurgicales. Le plus souvent il s’agit d’une section de l’os (métatarsien et phalange) puis son réalignement. C’est notamment la bonne stabilité immédiate du montage qui assure des suites confortables et une correction pérenne dans le temps, par comparaison aux anciennes techniques basées sur des tractions ligamentaires et tendineuses.

 

6. On peut corriger l’hallux valgus au laser

FAUX - Il n'existe actuellement aucune technique au laser. En revanche, la chirurgie mini-invasive, ou percutanée, permet d'effectuer cette chirurgie par des incisions parfois très limitées (quelques millimètres). Les gestes osseux sont alors effectués grâce à de fines fraises motorisées, mais absolument pas au laser.

 

7. La chirurgie du pied est très douloureuse

FAUX - Il s’agit là du mythe le plus tenace autour de cette chirurgie. Celui-ci est hérité des balbutiements de cette chirurgie, il y a + 30 ans. Aujourd’hui les techniques, tant chirurgicales, qu’anesthésiques (anti-inflammatoires, anesthésie locale, glace), mais aussi la gestion du soin postoopératoire (pansement enveloppant, marche avec chaussure orthopédique dédiée), ont beaucoup fait pour réduire l’inconfort initial. Naturellement, chaque personne perçoit la douleur différemment, mais elle est transitoire (dépassant rarement 1 semaine), bien gérée par les médicaments simples (pas de morphine), et rapidement décrite comme une gêne plus qu’une véritable douleur.

 

8. La chirurgie de l’hallux valgus nécessite toujours une anesthésie générale

FAUX – Les modalités de l’anesthésie (locorégionale, c’est-à-dire du pied, ou générale) sont discutées préalablement avec l’anesthésiste en consultation, pour chaque patient. C’est la même technique chirurgicale, quel que soit l’anesthésie. Une anesthésie générale ne contre-indique pas la sortie à domicile le jour même (parcours « ambulatoire »).

 

9. La récupération est longue

FAUX - De manière générale, la consolidation des ostéotomies réalisées pour réorienter les os dure entre 4 et 8 semaines. Mais une reprise fonctionnelle normale, sans activités physiques, est possible entre la 2e et 4e semaine. Il peut persister un gonflement du pied jusqu’à 3 mois, date autour de laquelle les sports avec impacts (course à pied) peuvent être progressivement repris.

 

10. La déformation revient après quelques années

FAUX - En l’absence de facteur de risques majeurs rares et qui seront évalués en préopératoire (pieds plats sévères non traitées, hypelaxité constitutionelle), le risque de récidive est très limité.