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"La relève de la chirurgie lyonnaise", 3 chirurgiens de l’HPJM sélectionnés | MAG2LYON Mars 2023

le 05/04/2023

Découvrez les trois chirurgiens exerçant à l'Hôpital privé Jean Mermoz qui ont été sélectionnés dans le dossier spécial du magazine Mag2Lyon dédié à la relève de la chirurgie lyonnaise.

Dr Pierre-Emmanuel BONNOT, chirurgien viscéral et digestif

Le Dijonnais Pierre-Emmanuel Bonnot fait partie des benjamins de ce dossier du haut de ses 34 ans. Mais ce fils d'un médecin généraliste et d'une infirmière est déjà expérimenté, lui aussi dans la chirurgie digestive. Élève du Pr Olivier Glehen à Lyon Sud, il se destinait à une carrière publique voire universitaire mais après un passage au centre anticancer de Dijon, il a été séduit par la proposition de la Hôpital privé Jean Mermoz (8e arrondissement) qui est le plus grand centre privé de cancérologie de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Le projet était vraiment ambitieux. Je pouvais garder une activité chirurgicale équivalente à celle d'un CHU ou d'un centre anticancer", explique Pierre-Emmanuel Bonnot qui s'est donc installé en libéral il y a un an.

Ce chirurgien opère des hernies, des lipomes, mais aussi des tumeurs de l'estomac, de l'œsophage, du pancréas... Il dispose également d'autres compétences : les cancers de l'ovaires. Ce qui peut sembler étonnant pour un chirurgien viscérale. "Cette maladie donne des métastases sur le péritoine, la peau interne qui recouvre l'intérieur du ventre. Or j'ai justement été formé par le Pr Glehen qui est référent national", analyse Pierre-Emmanuel Bonnot. Il innove d'ailleurs en ajoutant des bains de chimiothérapie chauffée, à la fin de la chirurgie, dit CHIP, une technique réservée habituellement à l'hôpital public et aux centres spécialisés. La prise en charge est donc extrêmement pointue.

Pierre-Emmanuel Bonnot consacre enfin 30% de son activité à l'endométriose digestive alors qu'une femme sur 10 souffre de cette maladie. "Il peut y avoir des atteintes sévères au niveau digestif. Je collabore avec la clinique Natecia sur ce sujet car ils comptent des spécialistes reconnus au niveau national".

"À Mermoz, je peux également faire de la recherche. La majeure partie des malades sont inclus dans des essais thérapeutiques. On a aussi une mission d'enseignement puisqu'on a des internes, qu'on encadre. Ce qui n'est pas fréquent dans le privé. En fait, on est vraiment complémentaires avec le secteur public", conclut Pierre-Emmanuel Bonnot.

Dr Jean-Etienne TERRIER, chirurgien urologue

La spécialité de ce chirurgien de 40 ans n'est pas banale. Urologue à l'Hôpital privé Jean Mermoz, Jean-Étienne Terrier reconstruit les organes génitaux externes. Malformations congénitales, courbures du pénis, rétrécissement du canal de l'urètre, opérations de transsexualité..., son domaine d'intervention est finalement assez large. La maladie de Lapeyronie par exemple qui se caractérise par l'apparition d'une déviation de la verge chez l'homme de plus de 50 ans concerne presque 10% de cette classe d'âge... Mais l'expertise de ce chirurgien originaire de Saône-et-Loire et fils de céramistes, est particulièrement recherchée par les personnes transgenres pour la chirurgie de réassignation et notamment la phalloplastie. 

Il s'agit de "fabriquer" un pénis pour des personnes nées femmes qui veulent devenir des hommes. "On essaie de se rapprocher le plus possible d'un vrai pénis pour que la personne puisse uriner debout, mais aussi avoir des rapports sexuels pénétrants et avoir du plaisir" explique Jean-Étienne Terrier. Pour cela, le chirurgien prélève un lambeau abdominal donc un morceau de ventre, modèle la verge en conservant les terminaisons nerveuses du clitoris et y introduit une prothèse équipée d'un système hydraulique gonflable grâce à une pompe placée au niveau des testicules. Un bouton permet de dégonfler après l'acte sexuel. Pour cette chirurgie dont la demande augmente, ce praticien a quasiment deux ans de délais... 

Si Jean-Étienne Terrier s'est focalisé sur cette spécialité atypique, c'est parce qu'il la trouve à la fois utile et exigeante et qu'il a été formé à Lyon Sud, pionnier sur les opérations de réassignation avec le Pr Leriche puis le Pr Morel Journel. Une école reconnue au niveau national. Père de trois enfants, passionné de cuisine, Jean-Étienne Terrier a d'ailleurs été praticien hospitalier universitaire dans cet établissement avant de rejoindre le privé début 2020. Il continue de mener des recherches, notamment sur le suivi de la qualité de vie des personnes transgenres.

Dr Pierre-Olivier THINEY, chirurgien vasculaire

À 41 ans, le Lyonnais Pierre-Olivier Thiney a su très tôt qu'il serait chirurgien. Il est devenu aide-opératoire d'un chirurgien vasculaire et n'a plus jamais voulu, depuis, changer de spécialité. Élève du Pr Chevalier à Lyon, puis du Pr Haulon à Lille, il s'est installé dans le privé sans hésiter en janvier 2015, au Tonkin devenu Médipôle où il collabore avec quatre associés. Son travail tourne essentiellement autour de la pathologie aortique, l'artère principale qui amène le sang depuis le cœur vers le reste du corps, alors que d'autres privilégient les veines (varices) ou l'hémodialyse. Son groupe fait partie des rares centres en France à proposer la chirurgie aortique par voie laparoscopique avec robot assisté. Une initiative des Dr Delannoy et Beck. Mais Pierre-Olivier Thiney a plus imprimé sa marque sur la prise en charge des syndromes aortiques aigus: il a créé une "Urgence Aorte" dès janvier 2017. Pour les dissections aortiques et les anévrismes qui se rompent, une urgence vitale avec 75 % de mortalité dans les 48 h, la filière n'était pas bien identifiée. Il a donc mis en place une ligne d'astreinte afin que la Samu gagne du temps. Ce qui a fait référence sur cet accident. Les innovations ne s'arrêtent pas là. Avec ses collègues, il a ouvert une salle hybride à l'Hôpital privé Jean Mermoz, autre établissement du groupe Ramsay à Lyon. Il s'agit d'une salle d'imagerie interventionnelle lourde dans un bloc opératoire, afin de suivre la révolution de cette spécialité: l'endovasculaire, qui permet de passer dans les vaisseaux sans ouvrir le patient. En effet, la grande majorité des interventions se fait par cette voie non invasive. 

Pierre-Olivier Thiney, qui est par ailleurs un passionné de chasse, dispose aussi de compétences sur le syndrome du défilé cervico thoraco brachial qui entraîne des douleurs du bras car le nerf est coincé entre la clavicule et la première côte. Il travaille avec le centre Paul Santy regroupant les chirurgiens orthopédiques de Mermoz.

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