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L’endoprothèse fenêtrée, une innovation chirurgicale permise par la mise en place d’une salle hybride à l’Hôpital privé Jean Mermoz

le 09/06/2022

L’Hôpital privé Jean Mermoz, établissement du groupe Ramsay Santé situé à Lyon est un établissement porteur d’innovations chirurgicales. C’est le cas de l’endoprothèse fenêtrée, une pratique assurant une récupération rapide de par sa mini-invasivité et précision. Mise en lumière avec le Dr Pierre-Olivier THINEY, chirurgien vasculaire au sein de l’hôpital.

Une chirurgie innovante peu invasive

Un anévrisme de l'aorte abdominale correspond à la dilatation de la paroi de l’aorte qui peut conduire à  une rupture. Il est impératif de prendre en charge cette pathologie avant que la rupture ne survienne car elle est source de graves hémorragies souvent mortelle. Lors de l’intervention chirurgicale, il existe deux types de prises en charge. La plus ancienne, appelée mise à plat greffe,  reposait sur une laparotomie, c’est-à-dire une ouverture de l’abdomen par une incision, qui permettait de remplacer la partie dilatée par un tuyau en plastique en arrêtant la circulation à l’aide de pince (clamps). Cette lourde chirurgie présente notamment comme inconvénients d’être très invasive, et d’engendrer une récupération plutôt lente, sur plusieurs semaines en principe.

Récemment, le développement continu de pratiques chirurgicales de moins en moins invasives a permis l’apparition d’un nouveau traitement permettant de prendre en charge cette pathologie. Il s’agit des endoprothèses aortiques. L’endoprothèse aortique consiste à mettre en place une rustine par l’intérieur des artères pour exclure l’anévrisme de la circulation sanguine. Ce type d’endoprothèse est introduit dans les artères par de petites incisions de 1,5cm au niveau du pli de l’aine. Ce traitement permet d’éviter l’ouverture de l’abdomen. Ces endoprothèses consolident la paroi artérielle altérée, empêchant ainsi le risque de rupture. Ces endoprothèses sont constituées par une structure métallique (stent)  recouverte de tissus qui la rend étanche. Ces endoprothèses sont adaptées à l’anatomie du malade pour répondre à toutes les conformations (diamètres de l’aorte et longueurs). 

Dans certains cas de figures, l'anévrisme d'étant au-dessus des artères du rein. Ainsi pour exclure correctement cet anévrisme, il faut alors couvrir les artères digestives et rénales par l'endoprothèse. Afin de préserver la vascularisation de ses organes, l'industrie à développer des endoprothèse sur-mesure sur lesquelles des fenêtres spécifiques à chaque artères couvertes sont fabriquées. On parle de endoprothèse fenêtrée. Cette technologie est de développement beaucoup plus récent.

L’endoprothèse fenêtrée à l'Hôpital privé Jean Mermoz

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Une prise en charge sur-mesure, permise par la mise en place d’une salle hybride hautement équipée

La confection de ce type d'endoprothèse fenêtrée nécessite un scanner pré-opératoire millimétrique afin d' effectuer une reconstruction en 3D de l'aorte et permettre la fabrication de l’endoprothèse ainsi que le positionnement des fenêtres qui seront précisement adaptées à l'anatomie exacte du malade. Le déploiement de ce type d'endoprothèse nécessite une imagerie intégrée au bloc opératoire de très haute qualité afin de permettre un positionnement millimétrique en regard des artères à préserver. L'acquisition de la salle hybride permet d'effectuer ce type d'intervention. Grâce notamment à la fusion d’images entre le scanner préopératoire et les images faites au bloc , une représentation 3D de l’aorte et de ses branches permettent ce déploiement très minutieux.  À la fin de la chirurgie, un scanner final per opératoire permet de vérifier le parfait déploiement de l’ensemble du matériel avec une vue en 3D. 

Une prise pluridisciplinaire en équipe

La prise en charge de cette pathologie nécessite un parcours coordonnée en amont et en aval de l’intervention chirurgicale. Concernant le dépistage, ce sont la plupart du temps les médecins vasculaires qui vont découvrir et diagnostiquer la pathologie. « Nous réalisons un bilan pré-opératoire qui comporte un examen de toutes les artères à destination des jambes et du cerveau », explique le Dr Martine LIEBGOTT, médecin vasculaire à l’Hôpital privé Jean Mermoz. C’est en lien très étroit avec le cardiologue et l’angiologue, que nous évaluons le patient en pré-opératoire au niveau cardio-vasculaire quelques semaines avant l’intervention, ajoute le Dr Xavier BABIN, anesthésiste à l’Hôpital privé Jean Mermoz.